Seconde main iligo research

Seconde main : des motivations plus économiques qu’écologiques

La seconde main, pratique ancienne, a tout pour revenir dans l’air du temps. Economie circulaire, gains de pouvoir d’achat, espace intérieur retrouvé ; à priori, les avantages sont pléthores. Si les discours sur la RSE et l’économie circulaire ont le vent en poupe, quelle est aujourd’hui la pratique réelle de la seconde main chez les Français ? Quels sont leurs motivations ? Comment ont-ils évolué en 1 an ? Dans le cadre du cycle d’études Regards sur le Consommateur Contemporain, nous avons interrogé 2 245 Français répartis en 2 vagues, en 2021 et en 2022, sur leurs pratiques et leurs motivations.

 

 

76% des Français achètent ou vendent des produits de seconde main

Chiner sur internet, aller à une brocante ou à un vide grenier… la seconde main est aujourd’hui une pratique répandue parmi les Français, à hauteur de 76% (-2 pts vs 2021). Ils sont même 56% (-2 pts) à la fois à vendre et à acheter.

 

Des motivations d’abord économiques et pratiques, puis écologiques

Les acheteurs et les vendeurs s’intéressent en premier lieu aux intérêts économique de cette pratique. Aussi bien parmi les acheteurs que parmi les vendeurs de produits de seconde main, cette motivation arrive en première position. Il s’agit de gains d’argent pour les vendeurs (79%, +12 pts) et de consommation maline pour les acheteurs (85%, – 5 pts), par exemple l’achat de vêtements de luxe vintage à prix cassés.

 

La seconde motivation des vendeurs est d’ordre pratique. Pour 76% (-6 pts) d’entre eux, il vaut mieux vendre que jeter. Ce qui s’accompagne parfois d’une envie de déstocker pour retrouver de l’espace.

 

Les acheteurs font ensuite attention au recyclage, à l’économie circulaire, etc. 59% (-5 pts) d’entre eux sont motivés par les aspects écologiques. La proportion est équivalente chez les acheteurs.

 

Dans un contexte d’inflation et de tension sur les prix de l’énergie, les motivations pour les achats et la vente de produits de seconde main sont globalement en baisse. A l’exception des vendeurs, portés par une forte dynamique en faveur du pouvoir d’achat (+12 points vs 2021).

 

Les produits de seconde main les plus achetés : les vêtements, les biens culturels, le mobilier

Des motivations bien représentées par l’objet le plus acheté, symbole de la société de consommation. Ce sont les vêtements, que se procurent 73% des acheteurs, en progression de 3 points vs 2021. Soit des produits que l’on change régulièrement pour rester à la page et qui remplissent les armoires des Français.

 

Livres, jeux vidéo à prix cassé, produits rares… les biens culturels de seconde main sont davantage des achats d’opportunité. 61% (=) des acheteurs en ont acheté, en deuxième position.

 

Viennent ensuite les meubles, que se sont procurés 52% (-2 pts) des acheteurs. Les scores élevés, pour des biens qui sont achetés et vendus occasionnellement, en font des produits propices à la seconde main.

 

Internet, un canal aujourd’hui indispensable

Les vêtements et les meubles sont des biens qu’il est aisé d’acheter sur internet. Quand on leur demande ce que leur évoque la seconde main, de très nombreux répondants évoquent spontanément Le Bon Coin ou Vinted, qui se sont imposés comme des indispensables. En effet, internet est aujourd’hui un canal incontournable pour les échanges de produits d’occasion. 88% (+2 pts) des acheteurs y ont fait leurs achats, loin devant les marchés, soit les brocantes, les vide-greniers etc. (58%, -2 pts) et les magasins spécialisés (31%, -1 pt).

 

 

Plus que jamais, internet apparaît comme un facilitateur pour mettre en relation les individus et échanger des produits de seconde main. Dans le flot des discours business pro-environnement, il est aisé de penser que la tendance va s’étendre. Qu’en sera-t-il réellement ?

 

Méthodologie

Enquête en ligne auprès de Français 18 à 69 ans représentatifs de la population Française :

  • Vague 1 : 1 402 répondants du 14 au 21 juin 2021
  • Vague 2 : 843 répondants du 21 février au 1er mars 2022